Après dix longues années à filmer des écrans d’épingles, Brice Vincent peut enfin nous dévoiler son travail, avec la mise en ligne de son documentaire : « Pourquoi l’écran d’épingles ? »
Le tournage a commencé à Annecy en 2015 avec l’Épinette, lors du fameux stage de passation organisé par le CNC. Ce prototype original, conçu par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker, a d’abord été racheté, puis restauré grâce à Jean-Baptiste Garnero et Sophie Le Tetour, de la direction des archives du CNC. Le regretté Jacques Drouin aura été le premier à l’utiliser depuis lors, avant que Michèle Lemieux prenne la suite.
C’est elle qui dirigera ce stage, après avoir sélectionné huit réalisateurs et réalisatrices : Justine Vuylsteker, Clémence Bouchereau, Florence Mihaille, Florentine Grelier, Cerise Lopez, Céline Devaux, Pierre-Luc Granjon et Nicolas Liguori.
J’ai eu la chance d’assister à ce stage en qualité d’observateur, car je venais de fabriquer mon tout premier écran d’épingles baptisé « le Cactus », conçu avec 26 000 épingles. Le début d’une grande aventure…
En mars 2024, avant de boucler son documentaire, Brice est revenu me voir pour savoir où j’en étais, et filmer l’évolution de mes écrans d’épingles. À cette occasion, nous nous sommes rendus au collège des Balmettes à Annecy, où sa caméra a pu capturé plusieurs moments d’un atelier scolaire que je donnais sur deux écrans d’épingles.
Et puis cerise sur la gâteau, il a surtout assisté chez moi à un apéro épinglés. Un moment de grâce, où avec de fidèles amis nous étions occupés à fabriquer le dernier modèle de ma collection baptisé : « Aubépine », et réunissant 308 672 épingles.
N’hésitez pas ! Regarder le documentaire est un voyage dans un univers atypique du cinéma d’animation.
Brice s’interroge, à savoir pourquoi utiliser ce type d’instrument analogique aussi contraignant, impliquent un processus si lent pour faire des films d’animation… À une époque où tout doit aller vite, et être numérique !